Bois et produits dérivés

Le marché mondial du bois

Au niveau mondial, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) indique que près de 1,15 milliards d’hectares de forêt sont gérés principalement pour la production de bois et de produits forestiers non ligneux. En outre, 749 millions d’hectares sont affectés à des usages multiples, ce qui inclut souvent la production. La superficie de forêt principalement affectée à la production est restée relativement stable dans le monde mais la superficie de forêt à usages multiples (production, conservation, protection...) a diminué d’environ 71 millions d’hectares depuis 1990. Les prélèvements mondiaux de bois ont été estimés à 3,97 milliards m3 en 2019, dont environ la moitié était du bois rond industriel. L’autre moitié quant à elle était du bois de chauffage. Les cinq pays ayant prélevé le plus de bois en 2018 sont les Etats-Unis (11%), l’Inde (9%), la Chine (9%), le Brésil (7%) et la Russie (6%).

Forêt
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Forêt

Image représentant une forêt

75 % des produits bois liés à la déforestation restent dans leur pays d’origine. La déforestation associée aux importations de produits du bois de l’Union européenne sur la période 1990-2008 s’est élevée à 0,2 millions d’hectares, majoritairement en provenance du Brésil (près de 50 %) et de l’Indonésie, suivis de quelques pays subsahariens tels que le Cameroun et Madagascar.

De nombreuses données mondiales de production et de consommation de bois sont mises à disposition par la FAO.

Les importations françaises

Les importations de bois

En 2019, selon la FAO, la France importe 1,44 million de m3 de bois rond. Les importations sont faites principalement sous la forme de bois rond industriel (1,26 millions m3), les 178 000 m3 restants étant importés sous la forme de bois de chauffage.

D’après la DGPE (Direction Générale de la Performance Economique et Environnementale des Entreprises) lors du Comité des Forêts et de l’Industrie Forestière (2020), les importations françaises de bois ronds tropicaux baissent fortement en 2019 (17,6 millions €, -9 %). La baisse tendancielle observée depuis de nombreuses années s’explique par différents facteurs : stratégie de valorisation locale des ressources forestières par les pays d’Amérique du Sud, d’Asie ou d’Afrique, pressions exercées par les ONG contre une utilisation abusive du bois tropical, concurrence des matériaux de substitution et des bois tempérés européens, mise en oeuvre du Règlement Bois de l’Union Européenne. Le bois tropical notamment d’Afrique et d’Asie du Sud-Est est désormais massivement exporté vers la Chine.

Les importations de produits dérivés du bois

La France importe une grande variété de produits dérivés du bois, les plus gros volumes étant importés sous forme de sciages (2,8 millions m3 en 2019), de panneaux de fibres de bois (1,2 millions m3 en 2019)...

Une étude du WWF souligne que plus de 20 % du bois est importé sous différentes formes de meubles (produits finis ou non assemblés). La grande majorité du bois et du bois transformé importée est d’origine européenne, mais 17 % des surfaces nécessaires à nos importations de bois proviennent de pays à risque, Russie et Chine principalement. Par ailleurs, plus de 5 % des importations françaises proviennent de pays tropicaux non analysés en détail dans cette étude, mais qui ont un risque élevé de déforestation.

La France représente 22,7 % de la consommation de bois tropicaux de l’Union européenne en 2016, se classant ainsi en première position (IDH The Sustainable Trade Initiative, 2018).

La production nationale de bois et produits dérivés

La France produit également du bois sur son territoire. En 2019, le volume total de la récolte de bois commercialisé s’est élevé à 38,1 millions de m3 de bois ronds sur écorce. La récolte de bois d’industrie commercialisé est de 10,5 millions de m3 (en progression). La récolte de bois-énergie est de 8 millions de m3 (en baisse). Le bois de trituration représente 12,03 millions de tonnes brutes, dont 62% provenant de forêt (le reste étant des connexes de scierie ou du bois recyclé). L’industrie des pâtes à papier a utilisé en 2019 6,54 millions de tonnes de bois, et l’industrie des panneaux 5,49 millions de tonnes (en progression). Ces chiffres sont issus du Comité des Forêts et de l’Industrie Forestière.

Les standards pour la filière bois

Il existe une diversité d’instruments qui permettent de s’assurer de la légalité et de la durabilité du bois importé en France, et plus largement en Europe. Ces instruments se complètent et constituent autant d’éléments sur lesquels travailler pour diminuer l’empreinte de la France à l’étranger en matière d’importation de bois.

Les instruments réglementaires européens

Le plan d’action FLEGT ou Forest Law Enforcement, Governance and Trade, établit des Accords de Partenariat Volontaires avec les pays exportateurs de bois. Il concerne seulement l’Indonésie à ce jour, mais quatorze autres pays situés dans la zone intertropicale sont engagés dans les négociations et l’application de ce plan d’action. Ce régime permet d’exporter sur le marché de l’UE des bois présumés légaux via une licence FLEGT. L’importateur n’a donc pas d’autre document à justifier.

Le Règlement Bois de l’Union Européenne (RBUE) s’applique depuis 2013, en l’absence de régime FLEGT, donc dans tous les autres pays producteurs et exportateurs de bois. Il oblige l’importateur à "faire diligence" et s’assurer de la légalité du bois (documents d’exploitation forestière, de coupe, de transport, etc...). Il cible particulièrement les importations de bois en provenance de pays à risque avec des forêts vulnérables, là où les certificats ne sont pas jugés suffisants. L’objectif est d’interdire au bois illégal et les produits qui en sont dérivés l’accès au territoire européen.

Les certifications privées

En matière de gestion forestière, deux principales marques de certification privées existent, dont la vocation est de préserver les forêts et de pérenniser la ressource forestière en favorisant l’équilibre entre les dimensions environnementale, sociétale et économique des forêts :

  • La certification FSC® (Forest Stewardship Council®)  : créée en 1993 (date officielle de création : 1994) suite au constat de l’insuffisance des actions internationales pour protéger les forêts, et de la déforestation importante, FSC est une organisation internationale présente dans 89 pays à travers le monde, couvrant tous les types de forêts dans le monde : forêts tempérées et boréales comprises. FSC est définie par un processus de gouvernance avec trois chambres : environnementale, sociale et économique. FSC observe une augmentation continue des surfaces certifiées en France au cours des dernières années et l’apparition de nouveaux certificats.
  • La certification PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification) : créée en 1999 dans le sillage des grandes conférences environnementales, PEFC est une organisation internationale présente dans 53 pays à travers le monde. PEFC est définie par un processus de gouvernance entre toutes les parties prenantes concernées par la gestion durable de la forêt : producteurs, transformateurs et usagers. En France, plus de 70 000 propriétaires forestiers et 3 100 entreprises sont impliquées dans la certification PEFC.

Des certificats de chaîne de contrôle permettent ensuite de suivre les matériaux certifiés FSC ou PEFC depuis la forêt jusqu’au consommateur, en contrôlant chaque maillon des étapes successives de traitement, de transformation, de fabrication et de distribution.

D’autres standards existent pour la vérification de la légalité. En 2011, Proforest dénombre ainsi quatre standards s’appliquant à plusieurs pays (Proforest, 2011) :

  • SW-VLC (Smartwood Verification of Legal Compliance) ;
  • BV-OLB (Bureau Veritas - origine et légalité du bois) ;
  • SGS-TLTV (SGS-Timber Legality and Tracability Verification) ;
  • SCS-LHV (SCS-Legal Harvest Verification). Il faut ajouter depuis le standard FLV (Forest Legality Verification) développé par Nepcon puis la Rainforest Alliance (Rainforest Alliance 2017).

Ces standards couvrent en partie pour la plupart les questions de droits du travail, statut des terres et droits des communautés.

Les certificats de gestion responsable des forêts sont efficaces lorsque les bois proviennent de régions à faible risque notamment pour certifier une exploitation durable de la forêt. Ils ne suffisent cependant pas à garantir la légalité du bois importé sur le marché européen.

Pour en savoir plus :

(rapport d’étude du Comité scientifique et technique forêt de l’AFD, avril 2022)

Des projets pour une filière bois durable

Aujourd’hui, plusieurs projets permettent d’illustrer les principes portés par la SNDI en faveur d’une filière bois durable :

  • Le projet P3FAC, engagé en 2016 par le FFEM sur la gestion durable des forêts d’Afrique centrale, mis en œuvre par l’Association Technique Internationale des Bois Tropicaux.
  • Le projet PROFEAAC, engagé en 2017 par le FFEM : PROmouvoir et Formaliser l’Exploitation Artisanale du bois en Afrique centrale par une approche multi-scalaire : gestion territoriale de la ressource, gouvernance de la filière, promotion des demandes de sciages légaux, mis en oeuvre par le CIFOR.
  • L’initiative « Fair and Precious » portée par l’Association Technique Internationale des Bois Tropicaux et PEFC, à laquelle FSC collabore.

Ces informations sont issues des travaux du WWF et du comité scientifique et technique forêt de l’AFD.


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